Photo-anticipation


84 cycles aprÚs la "pré-civilisation".

Nous sommes à la 11e rotation. La froidure de l'aube, installée depuis une rotation au moins, se répandait en une brume de fond de plaine acide à couper le souffle.

Impossible de rester bloqué dans le bocal plus longtemps, l'appel est trop fort, je décidais de braver le "couvre-feu pollution atmosphérique" et d'aller récolter quelques images en prévision de l'étude anthropologique commencée à la fin du cycle dernier.

Check Paquetage : pack photo lĂ©ger, tenue anti-biohazard, respirateur, coque anti-radiations, boots Ă  analyse de sol et dĂ©tection de masse, lunettes multi-vision, quelques rations d'insectes protĂ©inĂ©s, un condenseur-expenseur hydro, une corde SpiderRope, et quelques accessoires divers dont un SafeDome nocturne pour le cas oĂč.... l’adrĂ©naline monte dĂ©jĂ .

AprÚs avoir vérifié les batteries solaires HC j'enfourche mon Gravit0 modifié maison : direction secteur 47 pour rejoindre le village de Sreigk.

AprÚs 40 mico-cycles de travelling à basse altitude, chahuté par les évitements de débris flottants chargés d'antigravité, je pousse la commande d'inversion sur -6 au dessus des restes de bitume qui habillent la seule route secondaire encore praticable.

J'arrive enfin en bordure de la zone grise et aperçois les premiers vestiges de la centrale H64 situĂ©e en pĂ©riphĂ©rie de Sreigk. La dĂ©flagration a du ĂȘtre colossale ! Elle est encore plus Ă©ventrĂ©e que ce que m'avait dit le vieux Schoen que tout le monde croyait fou !

Je repasse le Gravito en mode manuel, bloque les propulseurs, puis rétablis la gravité afin pouvoir de poser la bestiole en douceur pour envoyer quelques shoots de repérages...

Les modifications multiples que j'ai apporté à l'engin ont augmenté sa vélocité mais rendent les atterrissages aléatoires. Absorbé par la vue qui s'offre à moi, j'évite de justesse une tourelle béton qui a surgi sur ma droite juste derriÚre une ligne d'arbres morts, flingués par les pluies acides du secteur.

Contraint par ce virage rapide je me pose comme un novice. Le propulseur arriĂšre heurte une poutre mĂ©tallique dĂ©chiquetĂ©e. Ça secoue fort ! Je soliloque :

"Damned... je dois ĂȘtre le seul humano Ă  savoir encore piloter ce genre de relique ! Si je continue je vais finir la gueule bĂ©ante, coincĂ©e entre deux ferrailles..."

Pied Ă  terre... l'ambiance est lĂ .

AprĂšs quelques rapides prises de vues au 2DMarkV, je dĂ©cide de ne pas m'attarder et de tracer vers le quartier Ouest de Sreigk oĂč nous avions fait les 1ers repĂ©rages issus des scanners cartographiques au drone il y Ă  3 cycles avec Ben Pooley.

Malgré notre départ précipité à cause de la montée en flÚche du niveau d'OzI3 j'avais pu ou cru apercevoir 2 ou 3 habitats End-Humains qui semblaient suffisamment préservés pour tenter d'établir le lien avec le grand effacement qui à formaté la pré-civilisation.

Tout en poussant les commandes d'anti-gravité je me surprends à penser tout haut :

S'ils sont encore lĂ , ces vestiges doivent avoir au moins 100 cycles... si je les trouve nous pourront peut-ĂȘtre commencer Ă  valider la thĂšse de l’existence d'une prĂ©-civilisation !

À peine ai-je parcouru 800 unitĂ©s horizon qu'une bourrasque magnĂ©tique dĂ©vie la trajectoire du Gravit0 me contraignant dans un effort instinctif Ă  tirer sur les commandes de propulsion tout en rĂ©duisant les inverseurs Ă  -1. Je passe de 5 unitĂ©s verticales Ă  zĂ©ro en 1 demi nano-cycle.

Le choc est bref et sourd mais Ă  l'instant oĂč je touche le sol - aprĂšs avoir Ă©tĂ© Ă©jectĂ© du module - je comprends que qu'il est organique, soulagĂ©... Le spectro m'indique que les fonctions vitales de l'appareil ont Ă©tĂ© endommagĂ©es. Je suis donc clouĂ© au sol comme un plomb dans une casserole mais par chance ma coque de protection est intacte.

J'espÚre ne pas avoir à regretter d'avoir survécu au crash.
Je me relÚve doucement pour analyser et faire un scan rapide du secteur... à cet instant précis je comprends que j'ai probablement trouvé ce que je cherchais.

Plusieurs habitats End-Humain se dressent juste devant moi... quasi intactes.

La perspective d'une découverte pouvant changer la face du monde ou de ce qu'il en reste efface instantanément la probable issue mortelle qui m'attend si je ne trouve pas de solution rapide pour m'extraire de ce sinistre secteur 47 connu pour ses brusques et redoutables montées de niveau d'OzI3. Je dégaine mon 2DMarkV, Track-Image fixé en mode "M", et m'avance vers les premiers vestiges...

L'exploration peu commencer...

Le pitch est posé, l'histoire peut commencer...

Pour aller un peu plus loin et pour te remercier de m'avoir lu jusque là cher lecteur, je tenais à partager le preset Lightroom (juste en dessous) que j'ai créé comme base pour le traitement des photos qui illustrent cet article...

Alors bien sĂ»r ça n'est qu'un "preset" et un preset ne fait pas de miracles, c'est juste une base qui devra ĂȘtre adaptĂ©e en fonction des photos... mais ça, tu le sais dĂ©jĂ  je n'en doute pas ;)

Avant Photo-anticipation AprĂšs Photo-anticipation

Gauche : photo "brute" | Droite : traitement preset Urbex-BW-Glauque

Télécharger le preset : Urbex-BW-Glauque.lrtemplate

Les photographies illustrant cet article on Ă©tĂ© prises vendredi 13 et dimanche 15 novembre 2015, intervalle obscure de 48 heures oĂč le monde Ă  sombrĂ© un peu plus loin encore... dans la folie. Cette fiction Ă  pour seul but de continuer Ă  inventer, crĂ©er, rĂ©sister et exister...

Cette histoire vous à plu, vous souhaitez en lire d'autres ? N'hésitez pas à commenter...

Photos et texte : Samuel Moraud

 


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