Shooting Ă  Moscou !


Partir à Moscou pour un shooting produit, ça te dit ?

Cette question m'a été posée fin mai 2016. Mets-toi à ma place cher lecteur, en admettant que tu soies photographe... tu aurais hésité* ? Non bien sûr. Moi non plus ! Comme quoi il faut toujours avoir un passeport en cours de validité et pour plus de 6 mois ! Article classé dans "vie de photographe"...

*[EDIT NDR 2022] Le 24 février 2022, la Fédération de Russie a envahi son voisin ukrainien. La réponse serait bien différente maintenant.

Un job photo oui mais lequel ?

Une colossale commande de 30 000 références à shooter pour LE fabricant de matériel électrique ! Bien sûr nous n'étions pas les seuls photographes à assurer cette commande. Un total de 8 studios photo répartis en binÎmes de photographes dans plusieurs pays dans les différents D.C. ont été mandaté pour assurer cette session du mois de juin qui était la 2eme mission réalisée sur Moscou.

Studio photo en situation
Plateau de prise de vues packshot

Environ 60 références/jour à shooter. Un rythme qui parait facile à tenir si on oublie la diversité des formes, des tailles et des volumes à photographier. Cela va du petit interrupteur ou cache-prise tout simple, plastique blanc ou doré, imitation bois, en passant par l'armoire électrique de 2m ou le transformateur de 60kg...

Le tout avec des contraintes de prise de vue (angle, brillance, complexité et diversité de certaines réf.) qui, avec la gestion des listings, la manipulation, la préparation, le nettoyage/dépoussiérage (pas mon fort !) et mise en place des produits, mise en place d'éclatés etc.. font de ce job un véritable sport ! Ceux qui ont déjà fait du packshot en quantité comprendront !

Photographie de (petits) produits :

Photo packshot de produits Ă©lectriques
Packshot prises et connecteurs

Le binÎme photographes, avantages et inconvénients :

J'ai beau ĂȘtre "dĂ©jĂ " photographe indĂ©pendant, travailler en "second-shooter" est une excellente Ă©cole photo et permet au final d’acquĂ©rir de l'expĂ©rience sans les contraintes de la gestion logistique et Ă©conomique du photographe responsable de la mission.

Visas pour la Russie (sont pas lĂ  pour rigoler !), billets d'avion, location de vĂ©hicule, hĂŽtel, restauration etc... le second ne s'occupe de (presque) rien ! Par contre le photographe-en-chef, lui, doit se coltiner toutes les contraintes administratives, lister prĂ©alablement l'intĂ©gralitĂ© du matĂ©riel transportĂ© (carnet ATA), faire l'avance des frais, gĂ©rer le timing, assurer le bon dĂ©roulement de la commande, rendre des comptes au client et gĂ©rer en cas de pĂ©pin... et parfois mĂȘme gĂ©rer son second !

Autant dire que la "prise-de-vue" n'est qu'une partie de la masse de travail !

Alors oui, j'ai écrit "avantages ET inconvénients" mais j'ai beau chercher, et mise à part la nécessité d'une bonne cure de repos au retour, je n'ai pas trouvé d'inconvénients... la preuve par l'image avec un selfie (je déteste les "duckface") au 5D et 2 perches à selfie d'environ 70cm (mes ptits bras) !

Photo de photographe heureux
Photographe heureux (mais fatigué) - Fontaine Druzhba Narodov - Moscou

Journée type :

Levé 6.30 / petit dÚj. trÚs copieux à l'hÎtel / arrivée au D.C : 8.30 / ça shoote toute la matinée / super resto à midi / ça shoote jusqu'à 18.30 / super resto le soir / nommage des fichiers, contrÎle de détourage, upload/download (quand le wifi est d'accord...) et diverses galÚres jusqu'à minuit ou plus.  bref, des journée de 39h voir un peu plus.

La cerise sur le gĂąteau :

Sur ces 11 jours Ă  Moscou il faut compter 2 jours de voyage et 7 jours de prise de vue.
Ce qui laisse 2 jours de repos course Ă  pieds dans Moscou...

Être Ă  Moscou et avoir 2 jours de "libres" ne donne pas envie de se reposer. Alors direction Moscou City pour 2 jours de "tourisme". J'avais bien sur emportĂ© mon fidĂšle compagnon Boitier, et 2 de ses frangins - 50mm 1.4 et 16-35mm 2.8 - pour profiter d'une lumiĂšre extra dans cette ville incroyable... Loin des Ă  priori et autres idĂ©es formatĂ©es par les mĂ©dias, Mockba est une ville atypique, surprenante, vivante et c'est surtout un "terrain-de-jeu" dĂ©ment pour photographe. Beaucoup (trop) de choses Ă  voir, beaucoup de monde (des hordes de touristes avec des p... de perches Ă  selfie sur la Place Rouge !), des restaurants et un accueil au top... mais 2 jours c'est trop court !

-:- Extraits ::-

Oui, il a fallu voyager en classe affaire pour augmenter le poids des bagages en soute et en cabine. Générateurs x2, torches x4, parapluies, fonds photo, trépieds, ordinateurs, petit matériel... bref, 80kg de matos studio. Oui j'ai dû me coltiner les 2 générateurs à bout de bras à l'aéroport car au final la valise dépassait le poids autorisé en soute. Oui nous avons dû boire du champagne (avec mode & ration) en compagnie des hÎtesses d'Aeroflot... dur ! Oui nous avons été contraints de gouter à la subtile gastronomie locale. Et oui, nous avons parfois enchainé des nuits de 4/6h de sommeil.

Cette expérience à aussi été une véritable immersion dans le shooting studio nomade avec un "chef-photographe" expérimenté (30 ans de métier), partageur, pas avare en conseils et en transmission de savoir. Quelques moments de stress, un travail intense mais aussi de bonnes rigolades, des restos au top, une découverte culturelle permanente, bref, encore une trÚs belle tranche de vie de photographe. Merci Gilles !

Special thanks : CĂ©drine, PĂ©dro , Fabien L.

Quelques liens et lieux :


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